vendredi 22 janvier 2016

SYRIE. La Turquie abat deux hélicoptères américains et tue leurs 12 soldats



Un rapport du Conseil de sécurité (SC) russe, circulant le 20/01/2016 au Kremlin, signale que les fonctionnaires du ministère russe de la Défense (MoD) ont été «abasourdis» la semaine dernière en apprenant qu’un avion de chasse turc, opérant dans son propre espace aérien, a tiré sur deux hélicoptères CH-53 Sea Stallion , appartenant aux US Marine Corps Forces Special Operations Command (MARSOC) et les a abattu sur la partie kurde du territoire syrien, en tuant les 12 soldats  américains à bord.

Selon ce rapport, le 14 Janvier, ces deux hélicoptères MARSOC partirent de la base aérienne Ayn al-Asad en Irak pour une mission "normale / de routine" de ré-approvisionnement des Marines et Forces spéciales britanniques, actuellement aidant les unités de protection du peuple kurde (YPG) luttant contre les terroristes de l’État islamique (ISIS/ISIL/Daesh) près de la frontière turque dans le nord est de la Syrie près de la ville de Raqqa,  lorsque ce «crime de guerre» a eu lieu.
Dès que les Forces aérospatiales russes ont détecté cette attaque provocatrice turque, contre les deux hélicoptères MARSOC, les commandants russes ont notifié au centre de commandement américain  Combined Air Operations Center (CAOC) à base aérienne Al Odeid au Qatar, leur volonté d'aider à la recherche des victimes, mais Américains ont déclaré ne pas avoir besoin d’aide, et  que leurs propres forces TRAP  (récupération tactique des aéronefs et du personnel) avaient déjà été alertées.
Photo : © USMC - Un CH-53E Super Stallion dépose une cargaison sur un navire.
Un CH-53E Super Stallion dépose une cargaison sur un navire.
Très bizarrement, dans les 5 heures qui ont suivi la destruction par la Turquie de ces deux hélicoptères MARSOC en Syrie, les satellites des Forces russes de surveillance aérospatiale de la région Pacifique ont détecté ce qu'ils croyaient être un test inopiné d'un missile RIM-8 Talos de US Navy, dans les eaux entourant les îles Hawaï. Cependant, dans les deux heures suivant le tir de ce missile et son explosion, l'US Navy  annonçait que deux de ses hélicoptères CH-53 se sont «percutés en vol», et annonçait hier qu'ils avaient cessé les recherches de ces avions et de ses membres d'équipage
Voici un résumé du communiqué officiel :

Dans la nuit du Jeudi 14 au Vendredi 15 Janvier 2016, deux hélicoptères CH-53E Super Stallion, appartenant à l'US Marine Corps (USMC), sont entrés en collision au-dessus des eaux de l'océan Pacifique nord, et à proximité de l'île de Oahu, qui fait partie de l'archipel d'Hawaï. L'US Marine Corps a confirmé que la collision se serait produite aux alentours de 23h15 (heure locale), le Jeudi soir, et que  douze militaires de l'USMC sont portés disparus après cet accident. Chaque hélicoptère était occupé par six personnels, dont des membres de l'équipage, et d'un groupe de militaires qui s'entraînaient dans la région. Au cours des opératios de recherche, des débris auraient été retrouvés à environ onze kilomètres au large de la rive nord de l'île d'Oahu. »

Quant à savoir pourquoi le régime Obama a délibérément caché au peuple américain ce "crime de guerre délibéré", il paraît que  le motif en serait la crainte des réactions de ses concitoyens en apprenant que 12 braves Marines américains ont été froidement tués par leur propre allié de l'OTAN, la Turquie. Ainsi, au moment même où les États-Unis se battent aux côtés du peuple kurde contre les terroristes de l’état islamique, la Turquie est en train de faire tout ce qu'elle peut pour détruire ce peuple.
D'ailleurs, les relations entre le régime Obama et la Turquie ne cessent de ses détériorer, à cause du soutien de l'Amérique au peuple kurde. Hier, les responsables turcs ont , à nouveau, mis en garde l'Amérique qu'ils ne toléreraient pas la participation des Kurdes aux prochains pourparlers de paix visant à mettre fin à la guerre en Syrie. Ainsi, le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a carrément dit aux États-Unis: «Nous n’accepterons jamais que l’YPG soit considéré comme faisant partie de l'opposition. Nous ne permettrons jamais que cela se produise, car l’YPG est une menace directe pour la Turquie ".


La Turquie préparerait une invasion du Nord de la Syrie



Il y a des indications croissantes que la Turquie se prépare à une invasion terrestre de la Syrie. Les Turcs sont déterminés à créer une soi-disant «zone tampon» du côté syrien, le long de la frontière syro-turque. Il est clair que M. Erdogan a besoin de cette zone, car il accuse la Russie :
- d'interférer dans le commerce illégal d'hydrocarbures de la Turquie avec Daech, 
- de couper les livraisons d'armes turques à Daech et aux autres terroristes, 
- de couper  l'alimentation de la Turquie en esclaves chrétien(ne)s -l'un des véritables scandales, parmi tant d'autres, sur lequel ni l'UE ni l'OTAN ne trouvent rien à dire, 
- d'empêcher  M. Erdogan d'effectuer tranquillement son nettoyage ethnique des Kurdes à l'intérieur de la Turquie en accumulant les morts qui finiront par atteindre les niveaux du massacre de 1915 des Arméniens en Turquie. 

Dans ce qui pourrait être un signe de cette intention, des véhicules de déminage turcs ont commencé à déminer le long d'une section de la frontière près de la ville syrienne de Jarabulus, contrôlée par Daech/EI/ISIS. La Turquie a également augmenté sensiblement ses forces de frappe d'artillerie le long de sa frontière avec la Syrie. La raison officielle est d'aider ses terroristes alliés contre ceux de Daech. Mais ce qui empêche la Turquie d’envisager une invasion à grande échelle de la Syrie, c’est d’une part, la possible réponse militaire russe, et, d’autre part, le refus des États-Unis de soutenir cette invasion risquée. Malgré cela, la Turquie peut décider d'aller de l'avant de toutes façons. 

De son côté, l’armée arabe syrienne, soutenue par les Forces aériennes russes, continue à gagner du terrain autour de Lattaquié et d’Alep. En même temps, le YPG kurde progresse vers l'ouest, vers la ville de Manbij, contrôlée par Daech. Chacun de ces développements fait baisser les espoirs de victoire de l'alliance régionale anti-Assad : Turquie+Arabie Saoudite+Qatar+Israël+Terroristes islamistes. 


Russes et Américains s'y préparent


Selon des rapports de diverses sources, des ingénieurs et des soldats russes ont déménagé vers l'aéroport international de Qamishli, pour le transformer en une base aérienne russe. Ainsi, l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH), basé en GB, affirme que le personnel russe est en train de moderniser  les installations de l'aéroport de Qamishli, pour le cas où les Russes décident d’avoir une seconde base aérienne en Syrie, ce qui permettrait d'augmenter leur capacité opérationnelle.
Les soldats russes de l’aéroport Qamishli font partie d’une unité d'élite et d’opérations spéciales (Spetsnaz) dépendant directement du GRU, le service de renseignement militaire de la Fédération de Russie. Les Spetsnaz comptent 13000 combattants, leurs unités étant structurées en détachements indépendants de commandos de 12 soldats. Les détachements de Spetsnaz sont spécialisés dans les actions d’infiltration des groupes de l’EI à des fins de sabotage, de capture ou de neutralisation totale des chefs des groupes.

Lors de la conférence de presse du ministère de la Défense de la Fédération de Russie du 2 Décembre 2015, les généraux russes ont prouvé, avec des photos prises par satellites et par avions de reconnaissance sans pilote russes, que la principale source de financement des terroristes de l’EI était la vente illégale de produits du pétrole vers la Turquie. En occupant l’aéroport de Qamishli, la Russie prouve qu’elle est le seul pays pragmatique dans la lutte contre l’EI en coupant les sources de financement du terrorisme du groupe.
Donc, la vraie raison de la colère de la Turquie provient de l’intention des Russes de sécuriser l’ensemble de la frontière turco-syrienne, d’une longueur de 250-300 km et une profondeur de 50 km, afin d’empêcher la vente illégale de pétrole syrien en Turquie et l’approvisionnement en armes de l’EI et d’autres groupes djihadistes. Par conséquent Qamishli peut devenir une importante tête de pont à travers laquelle les Spetsnaz peuvent apporter, par voie aérienne directement à partir de la Russie, des troupes, des véhicules blindés et de l’artillerie pour sécuriser la frontière turco-syrienne, faisant en même temps, la jonction avec les troupes syriennes qui combattent dans l’Est du gouvernorat d’Alep.


Des rapports similaires indiquent que les Américains sont en train de faire la même chose dans la province voisine de Hasakah, où ils auraient pris le contrôle de l'ancien aérodrome militaire syrien de Rmeilan. Actuellement, quelques dizaines de militaires des forces spéciales américaines sont sur place. Selon les images satellite présentées par Stratfor, la piste d'envol de l'aérodrome local a presque doublé, de 700 à 1.315 mètres. Elle est donc adaptée pour qu'un avion de transport militaire américain Lockheed C-130 Hercules puisse décoller et atterrir.
Ils cherchent à l'utiliser comme plaque tournante pour fournir un soutien plus proche aux combattants kurdes de l’YPG, qui combattent Daech. Comme l'aéroport Kamishly, cet aéroport du nord-est de la Syrie est très proche de la frontière Turque. Il était contrôlé depuis deux ans par l’YPG. Autre intérêt stratégique, il est proche de plusieurs puits de pétrole, dont un puits très important. Un expert américain, Dave Majumdar, dans son article pour le magazine The National Interest, pense que les États-Unis peuvent utiliser cette base pour livrer des armes et des munitions à l'opposition dite "modérée", qui se bat contre les terroristes de Daech et les troupes de Bachar el-Assad. En outre, l'aéroport pourrait être utilisé par des avions d'attaque, ainsi que servir comme plateforme pour les opérations spéciales, qui sont très probable dans un avenir proche.

Permalien de l'image intégrée
Photo satellite (par Strafor) des travaux sur la base américaine en construction

L’installation des Russes et des Américains dans cette zone de la Syrie est un développement très important dans le conflit syrien. À ce jour, ils ont opéré, la plupart du temps, dans des parties séparées du pays, maintenant, ils sont côte à côte.

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