samedi 20 mai 2017

Les Etats-Unis veulent contrôler l'autostrade Damas-Bagdad.

L'enjeu pour les Etats-Unis est le contrôle de l'autostrade Damas-Bagdad et la région frontalière entre la Syrie et l'Irak. Il semble qu'à Washington, on soit beaucoup plus intéressé par cette région orientale de la Syrie que par la « Syrie utile » qui intéresse plutôt les Russes.
Or, depuis quelques jours, l'armée syrienne et le Hezbollah chiite libanais se sont approchés dangereusement de la localité d'al-Tanf (Tanaf sur la carte ci-dessous) où les forces appuyées par les forces spéciales américaines et britanniques possèdent leur camp de base.

Les États-Unis ont voulu lancer un sérieux avertissement

L'armée loyaliste ayant progressé en direction d'al-Tanf, les Etats-Unis ont voulu lancé un sérieux avertissement et ont bombardé, jeudi 18 mai, un convoi de 17 véhicules appartenant aux forces fidèles à Damas qui se trouvait à Mafraq al-Zarqa, à proximité d'al-Tanf. La Pentagone avait considéré que la progression de ce convoi était une menace pour les forces anti-Daech appuyées par la coalition internationale, a indiqué à l'AFP un responsable américain de la Défense.
Le convoi bombardé "n'a pas répondu" aux avertissements visant à l'empêcher "de s'approcher trop près de forces de la coalition à At-Tanf".
Il s'agit selon lui d'un incident ponctuel qui n'indique pas de changement dans la stratégie de la coalition qui ne combat que les jihadistes en Syrie.
"Nous n'avons pas frappé tout le convoi, seulement certains véhicules de tête", a par ailleurs précisé ce responsable américain.
Avant le bombardement, les avertissements ont été donnés notamment via la ligne de communication spéciale mise en place avec la Russie, alliée du régime syrien, pour éviter les incidents entre avions russes et avions de la coalition dans le ciel de la Syrie, selon ce responsable.
Pour tenter d'arrêter le convoi, les avions ont fait également "une démonstration de force" et ont procédé à "des tirs d'avertissement", a-t-il affirmé.
"Nous ne sommes pas sûrs qu'il s'agisse de forces syriennes, mais c'était en tout cas des forces travaillant clairement avec les Syriens", a-t-il ajouté.
Selon l'OSDH, le bombardement du convoi aurait tué 8 personnes, pour la plupart non syriennes.

Washington ne cherche pas à s'impliquer dans la guerre civile (Mattis)

Les Etats-Unis ne cherchent pas à s'impliquer militairement dans la guerre civile en Syrie mais défendront leurs troupes si elles sont menacées, a déclaré jeudi 18 mai le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, après le bombardement américain sur des forces pro-régime.
"Nous n'augmentons pas notre rôle dans la guerre civile syrienne, mais nous défendrons nos troupes" si "des gens prennent des mesures agressives contre nous", a-t-il dit dans une brève déclaration, en recevant le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist au Pentagone.

La Syrie et la Russie condamnent l'agression de la coalition conduite par les États-Unis 

La Syrie a condamné vendredi 19 mai "l'agression de la coalition" conduite par les États-Unis contre son armée et a assuré qu'elle ne se laissera pas "intimidée", selon une source militaire.
"La soi-disant coalition a attaqué hier à 16H30 (13H30 GMT) une position de l'armée arabe syrienne sur la route d'Al-Tanaf dans la région syrienne de Badia, tuant plusieurs martyrs et causant des dégâts matériels", a précisé cette source citée par l'agence officielle Sana.
La source militaire syrienne a souligné que "l'armée continuera à accomplir son devoir dans sa lutte contre Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) et la défense de tout son territoire et ne se laissera pas intimider par les tentatives de la soi-disant coalition de l'empêcher de mener son devoir sacré".
Elle souligne aussi que l'armée "combat le terrorisme sur son territoire et qu'aucune partie n'a le droit de déterminer le cours de ses opérations contre ces groupes terroristes, menés par Daech et el-Qaëda". 
La Russie a également condamné vendredi ce bombardement qu'elle a qualifié d'"inacceptable", selon un haut responsable de la diplomatie russe cité à Genève par les agences russes.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a déclaré à Genève que "toute action militaire aggravant la situation en Syrie influe de fait sur le processus politique". "D'autant plus quand il s'agit d'actions (militaires) menées contre les forces armées syriennes", a-t-il déclaré, cité par Ria Novosti. "C'est absolument inacceptable et cela constitue une violation de la souveraineté de la Syrie", a ajouté le diplomate.