mercredi 20 mai 2015

Religion : les Tunisiens sont majoritairement intolérants

La Constitution tunisienne est l’une des premières dans le monde arabe, si ce n’est la première, à reconnaitre la liberté de conscience et de croyance. Un principe fondamental de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Les Tunisiens peuvent donc, théoriquement, jouir de cette liberté, loin des préjugés et des persécutions. Une récente étude portant sur « l’état de la religion et la liberté de conscience en Tunisie », laisse pourtant penser que le Tunisien est moins tolérant qu’on voudrait bien le croire.


L’article 6 de la Constitution dispose que « L’État est le gardien de la religion. Il garantit la liberté de conscience et de croyance, le libre exercice des cultes et la neutralité des mosquées et des lieux de culte de toute instrumentalisation partisane. L’État s’engage à diffuser les valeurs de la modération et la tolérance et à la protection du sacré et l’interdiction de toute atteinte à celui-ci. Il s’engage également à l’interdiction et la lutte contre les appels au Takfir (excommunication) et l’incitation à la violence et à la haine ».

On se rappelle les vives discussions à l’Assemblée concernant la rédaction des  articles premier de la Constitution (l'islam, religion de l’État) et de l’article 6 ci-dessus.

L’étude a été initiée en partenariat entre le Forum des sciences sociales appliquées, l’Institut arabe des droits de l’Homme et l’Observatoire arabe de la jeunesse et avec le soutien du Fonds Arabe des Droits de l'Homme. L’enquête a été réalisée auprès de 1.200 personnes, réparties sur le territoire tunisien. Elle se proposait de mesurer jusqu’à quel degré les Tunisiens sont acquis à l’idée de liberté de conscience. Plus généralement, l’enquête a tenté de définir les attitudes des Tunisiens envers les différences de croyance, les autres communautés religieuses, leur perception de la relation entre religion et tenue vestimentaire, et leur rapport aux rituels religieux. Voici les résultats.

Liberté de conscience

La majorité des sondés (54%)  a estimé que se convertir au chiisme représente « une menace pour l’identité communautaire majoritaire des Tunisiens ». Les Tunisiens qui optent pour le respect des croyances des autres  se chiffrent à 39% et au principe de la liberté de croyance 28%.
En ce qui concerne la religion chrétienne, 91% des Tunisiens sont  contre l’activité missionnaire chrétienne en Tunisie mais seraient en faveur de la liberté de prêcher l’islam dans le monde sans entraves !!  
93% de ces mêmes sondés rejettent la conversion d’un Tunisien musulman au christianisme. Un chiffre qui pousse vraiment à se demander si les Tunisiens connaissent le sens du terme tolérance  ! 
L’étude a révélé  cependant que 9% –  des jeunes  en majorité – ne sont pas contre l’activité missionnaire en Tunisie. Les auteurs de l’étude estiment que « c’est un changement de taille ».

Le Tunisien religieux ou irréligieux

L’étude indique que 73% des Tunisiens se considèrent comme très pieux (sachant que 58.8% seulement font leurs prières quotidiennes), 19.6% se considèrent comme peu religieux et 7% comme areligieux.

Le voile 

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Les tenues vestimentaires
préférées des Tunisiens sondés
en 2015 !!
A la question : l’islam impose-t-il une tenue particulière aux hommes et aux femmes? Les réponses divergent :  en ce qui concerne les hommes, 75% ont répondu par la négative, le reste a évoqué l’obligation de la barbe et 3 % seulement le port du Qamis (Le qamis ou kamis est un vêtement long porté traditionnellement par les hommes musulmans de certaines sectes telles que les wahhabites et les salafistes).
Quant à la gent féminine, 83% d’entre elles estiment que l’Islam a imposé une tenue particulière, 49% estiment que le port du « Hijab » est obligatoire alors que pour 45,2% d’entre elles l’islam n’exige de la femme qu’un habit décent.

Comment le mariage mixte est-il perçu par les Tunisiens ? Deux poids deux mesures

D’abord, il convient de rappeler que l'islam ne s’oppose pas au mariage d’un musulman à une non-musulmane (mais interdit l'inverse). Pourtant, l’enquête révèle qu’environ 40% des Tunisiens s’opposent au mariage mixte ou bien ne l’acceptent que dans des situations exceptionnelles.   Ils sont donc, majoritairement, plus racistes et xénophobes que leur religion. Par contre, et concernant le mariage de la musulmane avec un non-musulman – interdit par la charia – 37% l’acceptent ou y voient un domaine réservé à la liberté personnelle et 7.5% l’acceptent dans des cas exceptionnels. Ici, par contre, ils se montrent plus tolérants que l'islam.

Égalité successorale : hors de question

L'islam impose que l'héritage soit réparti entre les enfants selon la proportion suivante : 2 parts pour un garçon pour 1 part pour la fille. L’égalité en matière d’héritage reste peu populaire et refusée par 66% par les sondés, quoique mieux accueillie par les femmes (ce qui paraît logique). La nouvelle Constitution n'a rien fait pour corriger cette injustice archaïque.

Le comportement dans les mosquées et la manière de désigner les imams

Les tentatives actuelles du gouvernement tunisien pour récupérer les mosquées aux mains imams intégristes (ceux qui prônent le djihad aux côtés d'Al-Qaïda et de Daesh, ceux qui recrutent garçons et filles pour les y envoyer), sont rejetées par la majorité (73%) des Tunisien sondés. 
En effet, 73% des Tunisiens condamnent le limogeage des imams en exercice, 10% se disent désintéressés et d’autres trouvent des justifications. Cependant, 90% des sondés estiment que l’autorité légitime pour désigner les imams est le ministère des Affaires religieuse et que le choix des imams devrait être laissé aux autorités locales.
 

La principale conclusion que l'on peut tirer de ce sondage est que le peuple tunisien, à l'image des autres peuples arabo-musulmans, est devenu foncièrement intolérant et sectaire. Sans parler de la fourberie ambiante : tout le monde sait que beaucoup de Tunisiens qui vont à la mosquée et arborent fièrement leur tampon sur le front, sont des scélérats et des fieffés menteurs. 
Le pauvre Bourguiba doit se retourner dans sa tombe.

Hannibal GENSERIC

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